Trois points qui font du bien, et qui sont archi-mérités au vu de la physionomie du match !
Lorient n'a jamais vraiment baissé le pied, on a joué jusqu'au bout pour marquer, et c'est quand même plus facile quand on va vers l'avant, qu'on est dangereux sur chaque ballon, plutôt que quand on joue vers l'arrière en prenant moins de risques. Amiens m'a paru plutôt faible cet après-midi, mais sans doute parce qu'on ne leur a laissé aucune chance de prendre confiance, de mettre leur jeu en place.
Collectivement, le pressing a été vraiment remarquable, à part le trou d'air sur le premier but. Notre milieu de terrain a été étouffant, et la charnière est montée en puissance tout au long du match pour cadenasser les relances adverses. On a tout simplement écrasé le milieu amiénois, qui a souffert terriblement. Sur ce plan, c'est sans doute un de nos matches les plus aboutis, et j'ai senti tous les joueurs concernés par le pressing, ce qui n'avait pas toujours été le cas jusque là. Bravo au groupe, et bravo à Pantaloni qui a su remettre les têtes à l'endroit de donner aux joueurs la mentalité qu'on attendait.
Individuellement, difficile de trouver les mots pour qualifier le match de Pagis, que j'ai trouvé omniprésent, souvent bien inspiré, et très élégant à voir jouer. Son but est certes magnifique, mais il n'occulte pas son jeu de passe, ses déplacements, ses courses incessantes dans le cœur de la défense adverse, ses décrochages... Quand il combine avec Ponceau et Abergel, il rayonne, et il est le métronome de cette équipe. Sacrée performance. On peut également souligner la bonne entrée de Soumano, qui s'est battu comme un lion sur le front de l'attaque, et qui fait preuve du réalisme qu'on lui connaît. Il a certes eu une passe difficile, mais je persiste à croire qu'un joueur de son profil est précieux dans une équipe : un attaquant "tout-terrain", combatif, et qui ne tergiverse pas face au but. Ce n'est pas le raffinement d'un Kroupi, mais dans un match où on doit planter, il plante deux fois, et c'est tout ce qu'on lui demande.
Enfin, mention spéciale à Kalulu qui réalise peut-être une de ses meilleures prestations chez nous depuis la première partie de saison excellente sous Le Bris. Il a été tout simplement infranchissable derrière, et pourtant il a été sacrément testé. Offensivement, je reste toujours un peu nostalgique de ses déboulés ravageurs dans la surface, mais je l'ai trouvé nettement plus en vue, et très intelligent dans ses combinaisons. Il creuse l'écart avec Silva, et s'il reproduit des prestations de cette qualité, il va résoudre le dilemme de Pantaloni rapidement.
Au rang des déceptions, je noterais quand même Kroupi que j'ai trouvé à contretemps. Il a été très actif, bien placé, plutôt intéressant dans le jeu de remise (en particulier de la tête), mais je ne l'ai pas senti tranchant offensivement. Peut-être que la période des transferts l'a un peu perturbé, et je ne doute pas qu'il retrouvera son football, mais sur un match comme ça il aurait dû marquer.
Mvuka continue de me décevoir, même si j'ai perçu du mieux. Balle au pied c'est toujours affligeant, mais défensivement il s'est enfin mis au diapason de ses collègues (récupérant quelques bons ballons), et il a su se déplacer très intelligemment pour profiter des ouvertures caviar de Pagis et Abergel. Dommage qu'il lui manque cette spontanéité, cette sûreté balle au pied pour mettre le ballon dans la bonne zone, et faire mal à l'adversaire. Son contrôle catastrophique sur l'action où il est seul face au but (quand il est hors-jeu) témoigne vraiment de lacunes qu'il lui faudra combler rapidement... Mais pour l'heure, sur le volet technique, je ne le sens pas du tout en progression.
Bref, le FCL continue sa marche en avant, et là on aborde une série de matches qui peut nous permettre de creuser l'écart, avec beaucoup de confiance. Les joueurs semblent avoir trouvé des ressources mentales pour produire davantage de jeu et d'efforts, et il faudra continuer dans cette voie pour remplir l'objectif montée le plus tôt possible, et s'offrir une fin de saison tranquille.
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