tlb 56 a écrit :
deken a écrit :
Ce résultat est très frustrant, car très clairement, je ne vois pas le PFC intrinsèquement supérieur à nous. Et j'ai toujours la sensation qu'OP n'exploite pas sa machine au maximum de ses capacités.
Le problème est clairement là.
On manquait certes de joueurs importants, et on peut se trouver tout un tas d'excuses valables, mais il est clair que l'équipe est loin de tourner à plein régime, et qu'on retombe invariablement dans les mêmes travers. Une défense laxiste, une attaque timide, et une animation pataude.
Par séquences, on voit de belles choses (il y a de jolis mouvements en une-deux), mais c'est presque trop sage, trop scolaire, trop intellectuel. Il manque un peu de folie à cette équipe, un peu d'allant. Les joueurs n'en manquent pas individuellement (Yongwa, Avom Ebong, Abergel, Kroupi, Pagis), mais on a l'impression qu'ils sont anesthésiés par un collectif qui ne leur donne pas la possibilité de rayonner, mais qui au contraire semble brider leur créativité et leur capacité à s'exprimer.
Comme tlb56, je pense que le choix de se passer de Pagis nous a pas mal pénalisé cette saison, et je suis persuadé qu'on défend mieux quand on tient le ballon, et qu'on prend moins de buts quand on met la pression chez l'adversaire. Mais au-delà de ça, j'ai le sentiment que l'architecture de l'équipe est peu équilibrée. Yongwa se projette beaucoup offensivement, et il est souvent pris dans le dos parce que personne ne vient combler. Et quand il reste défendre, l'animation du couloir est quasiment nulle. La gestion des transitions défensives est globalement très mauvaise sur ce flanc, et nos adversaires l'ont bien compris. A droite, il ne faut pas être sorti de Saint-Cyr pour comprendre que Silva est à la peine défensivement quand il est sous pression : résultat, dès qu'il monte un peu, on se retrouve dégarnis derrière, et ça oblige nos ailiers à faire de grosses courses de compensation. Mais que propose-t-on collectivement pour régler cela ?
Je n'ai pas vu de réel rééquilibrage, avec par exemple un Makengo qui aurait pu redescendre davantage pour couvrir derrière Yongwa, ou bien Avom Ebong qui aurait pu faire pareil pour appuyer Silva, et laisser du champ à Katseris. Les mouvements sont mécaniques et stéréotypés, avec très peu de dépassement de fonction. C'est pourtant plus simple de décaler le bloc à gauche et de laisser Yongwa au pressing, plutôt que de demander à ce dernier de faire 70 mètres en sprint dans le sens inverse dès qu'il perd le ballon.
Idem dans la construction, on fait vraiment tout à l'envers.
On s'échine à vouloir relancer court envers et contre tout, alors que nos défenseurs sont très vite isolés et qu'ils ne trouvent aucune solution face au jeu. Abergel décroche de son rôle de sentinelle pour faire tourner, mais ça ne met pas l'équipe dans le bon sens. On ne trouve plus Avom Ebong lancé pour aller amener le danger chez l'adversaire, parce qu'on met beaucoup trop de temps dans les transitions. Le nombre de touches de balle avant de faire la passe, aujourd'hui, a été proprement hallucinant. Talbi et Laporte se sont fait plaisir, à tel point qu'on avait parfois l'impression que c'était nous qui menions. On cherche tellement la meilleure solution qu'on oublie de trouver la bonne. Je pense à Laporte qui, parce qu'il ne veut pas passer le ballon à Silva sur sa droite, revient dangereusement sur son pied gauche et doit faire une passe hasardeuse vers Yongwa. Quel intérêt ?
Quel intérêt pour Mvogo de sortir de sa surface balle au pied, et de chercher une solution courte, alors que
personne ne propose rien ? Si les joueurs courent, et se rendent disponibles, il n'a pas besoin de s'avancer autant, et les solutions se dévoilent d'elles-mêmes. Si personne ne veut courir, et qu'il n'y a aucune option, alors qu'il allonge. Ce sont des problèmes récurrents, et le football pratiqué manque parfois de sens. Si on veut jouer comme le Barça, qu'on fasse les efforts pour. Au milieu de terrain, à part Avom Ebong qui est omniprésent, je n'ai vu personne aujourd'hui qui a fait ce qu'il fallait.
Et c'est presque pire quand on regarde la ligne d'attaque.
On est censés évoluer en 4141 pour avoir des solutions au milieu de terrain, résultat on évolue souvent en 424 avec quatre offensifs collés à leur défenseur, qui ne proposent rien en profondeur ni en décrochage, mais qui attendent vainement que le ballon leur parvienne magiquement. Les principes fondamentaux du foot (l'appel déclenche la passe) leur semblent complètement étrangers, et j'ai toujours la sensation pénible que les mecs s'économisent pour le "bon" moment, sauf que c'est à nous de le créer. Par une circulation rapide du ballon, qui suppose des efforts pour se rendre disponible. Par une organisation collective cohérente, et la construction d'un bloc stable, qui suppose de faire beaucoup de petites courses de compensation ou de replacement.
Là, l'équipe est trop statique, trop attentiste, et c'est précisément la raison pour laquelle on a l'impression qu'on tombe toujours sur des blocs bien en place : parce qu'on a toujours du mal, nous, à les déstabiliser.
Si on veut y arriver par la maîtrise technique, alors qu'on arrête avec ces plots devant, et qu'on accepte de densifier le milieu de terrain, de faire circuler le ballon entre les lignes, là où c'est difficile. Qu'on mette les défenseurs adverses face à des dilemmes, et non des problèmes. Mais pour cela, il faudra limiter les grands sprints dans la profondeur suivis de longues courses de replacement qui sont énergivores, et privilégier les déplacements intelligents dans les intervalles, qui nous font mal aux jambes, mais qui font mal à la tête de nos adversaires.
Et si on cherche un autre style de jeu, plus vertical, qu'on l'assume. Pas besoin de faire monter Yongwa et Silva. Pas besoin d'avoir Ponceau ou Pagis sur les ailes. On aligne des sprinteurs, et on cherche le déséquilibre dès qu'on récupère le ballon. On joue en 433, avec une ligne offensive qui se tient toujours prête à plonger dans le dos de la défense, et on garde sept joueurs pour casser toute possibilité de contre-attaque. Du football bien minimaliste, mais qui aurait au moins le mérite de la cohérence. Parce que les longues séquences de possession, tout ça pour voir Laporte lancer une passe de 70 mètres, j'ai du mal à comprendre.
Quoi qu'il en soit, je crois qu'il est temps que l'équipe (Pantaloni le premier) soit claire quant au jeu qu'elle veut déployer, et qu'elle s'y emploie. Si on veut jouer vite et au sol, alors on met des joueurs de ballon, et on limite au maximum les scuds. On développe une animation cohérente, et on fait en sorte d'avoir des joueurs mobiles et disponibles. On limite les touches de balle, on cherche le partenaire libre, on multiplie les passes et on travaille intelligemment pour déplacer le bloc adverse, l'étirer dans la largeur, et le piquer dans les intervalles.
Je précise à toutes fins utiles que j'ai beaucoup de respect pour Pantaloni, et que je ne remets en cause ni ses résultats (on est premiers, c'est génial) ni les très gros efforts consentis pour récupérer un collectif à la dérive et le transformer en une équipe de foot. Il a eu le mérite de remettre en selle des joueurs en perdition (Makengo, Silva) et de faire émerger quelques jeunes (Pagis, Avom Ebong) sur lesquels d'autres ne se seraient pas forcément appuyés. Mais c'est aussi par la critique (que j'espère constructive) qu'une équipe avance, et je trouve que depuis un moment on est sur un palier qu'on a du mal à franchir. Palier technique (c'était affligeant aujourd'hui par moments) et palier tactique car l'adversaire s'adapte, et on voit qu'on a du mal à trouver les clés pour rester tranchants. A mon sens, ça passera par une affirmation positive de nos valeurs footballistiques, par une volonté d'imposer notre jeu à l'adversaire, et par un refus permanent de subir.