Chawax a écrit :
Mais le NFP croyait vraiment que ça allait se passer autrement ? Dans un parlement sans majorité absolue, très divisé, le moindre vote passera par des accords ou des alliances de circonstance (ou de gouvernement, mais je crois pas qu'on aille vers ça). Comment ça se passera quand le gouvernement essaiera de faire passer des lois au parlement sans majorité absolue ? Avec les blocs actuels, c'est le bloc centre / droite qui présente le plus de potentiel d'alliance, comme ça a été le cas hier soir. La réalité c'est que c'est ce bloc centre-droite qui est majoritaire au parlement. Crier au vol comme je l'entends hier, c'est assez indigne je trouve
Et je ne vois rien d'anti-démocratique dans ce qui s'est passé hier. Ce que le vote des français a montré c'est que les français n'ont pas vraiment choisi, sinon qu'une majorité absolue de français ne voulaient pas voir le RN au pouvoir, non ? Personne n'a vraiment gagné, Glucksmann en était conscient après les résultats quand il appelait son camp à se comporter en adulte et à discuter avec les autres blocs. Le compromis, les accords avec les autres blocs, ce n'est pas du reniement démocratique, c'est même tout le contraire, c'est la prise en compte du choix des citoyens représentés par ces autres blocs. Mais bon, "notre programme, rien que notre programme", tout en sachant que ça ne pourra pas se passer comme ça
La situation actuelle impose aux différents blocs la recherche du compromis. Et ce sera toujours le cas dans un système à la proportionnelle qui accouchera rarement d'une majorité absolue permettant de gouverner sans alliance.
D'accord avec ça, et pourtant chacun connaît ma sensibilité. La stratégie consistant à gueuler comme des putois à fait atteindre à LFI son plafond de verre, et entraîné une forme de diabolisation dans l'opinion publique, sciemment nourrie par d'habiles communicants du centre et de la droite, bons à rien mais suffisamment malins pour comprendre que des concepts fumeux comme "islamo-gauchisme", quand bien même jamais étayés, étaient de nature à effrayer le chaland.
Ça plus la mise en avant des postures parfois irascibles de certains, quitte à théâtraliser délibérément...tout cela a eu l'effet escompté.
Il devient urgent que des braillards invétérés tels que Méluche, Chikirou et quelques autres soient mis sur la touche, ou à défaut que leurs collègues un peu plus lucides sur la situation prennent leurs responsabilités comme l'ont fait Ruffin, Autain, Simonnet...de façon plus ou moins contrainte. Ils sont en train de cristalliser un ressentiment chez leurs propres sympathisants, et plus encore chez ceux d'une autre gauche dont les suffrages ne lui sont pas acquis.
Il y a quand même suffisamment d'idées communes entre les différents partis de gauche pour établir un socle assez solide...
Chacun a semblé en convenir dès lors que ça arrangeait tout le monde, avant que les ambitions individuelles et les guéguerres minables de chapelle reprennent le dessus, au détriment de la lucidité et du bon sens qu'imposent la situation.
Il était évident que cette majorité très relative au soir du second tour des législatives n'allait pas dans le sens de la candidature d'un potentiel 1er Ministre LFI, quand bien même fût-il le groupe le plus densément représenté. Et que le "tout le programme, rien que le programme", était une extraordinaire maladresse, dans un moment où le temps était venu de rassembler encore au-delà du NFP, quand bien même la manœuvre s'annonçait extrêmement délicate.
Mais quand on prétend vouloir jouer un rôle dans le quotidien des citoyens de ce pays, il faut savoir aussi s'appliquer à soi les recettes qu'on reproche en temps normal aux autres de ne pas appliquer : faire preuve de lucidité, de bon sens, d'écoute...et ne pas dresser les conclusions qui nous arrangent pour tenter de passer en force, ce que LFI reproche (à juste titre) à la Macronie de faire depuis des années.
Mes idées ne changeront pas d'un iota, mais je suis assez dégoûté de l'attitude d'une partie (je dis bien une partie, mais c'est malheureusement la plus bruyante) de ceux qui les portent.