Retour vers le Futur, mais c'est l'épisode le moins drôle de la saga.
Olivier Pantaloni a décidé de nous faire une Le Bris, en bétonnant derrière pour essayer de stabiliser sa défense : même causes, mêmes conséquences, et on revient menés au score, en n'ayant pas montré grand chose offensivement, et en n'ayant pas été impériaux derrière.
On avait pourtant bien commencé, avec un pressing haut, des joueurs qui semblaient en vouloir, mais ça s'est très vite étiolé (comme l'an passé) et on est rapidement retombés dans nos travers. Ligne par ligne, c'est assez facile d'identifier les problèmes.
Devant, le pressing manque de punch, de rythme, de coordination. Le meilleur exemple c'est Mvuka, volontaire mais souvent mangé physiquement, et donc plutôt une nuisance qu'un vrai poison pour la défense adverse. Il est censé être rapide, mais sincèrement je ne le vois jamais s'imposer en sprint face à un adversaire, ou surgir au bon moment. Si en plus on ajoute sa faiblesse technique et ses mauvais choix... A gauche, si quelqu'un a vu Tosin, qu'il fasse signe : on a clairement joué avec un fantôme.
Au milieu, c'est vraiment la catastrophe. Abergel trop seul, et en manque de solutions, est accompagné par un Makengo qui avait fait de bonnes choses pendant 20 minutes, avant de totalement disparaître. On l'a revu (comme avant) un peu perdu au milieu, en difficulté sur le pressing, avec du mal à garder le ballon et à le remonter efficacement. De ce point de vue, il est inférieur à Avom Ebong qui nous ferait du bien pour casser les lignes. On peut lui laisser le bénéfice du doute car il revient et a besoin de retrouver du rythme, mais on est en L2 et il ne montre vraiment pas qu'il a le potentiel pour marcher sur le championnat. Sur les côtés, c'est vraiment timide à gauche, avec un James qui essaie offensivement mais qui a du mal à contenir les ballons dans son dos, et un Katseris qui joue tellement en piston qu'il ne sait plus quand il doit attaquer et quand défendre. Il n'a quasiment pas déboulé dans son couloir, et a toujours été pris dans son dos... Le système ne lui convient pas, et ça ne risque pas de s'améliorer face à une équipe qui mène au score à domicile.
Derrière, par contre, on a vu des choses correctes, à commencer par le retour énorme de Laporte qui fait un match vraiment de haute volée. Présent dans les duels, costaud de la tête, capable de couper tous les ballons longs qui échappent à ses comparses, et de faire parler son jeu long qui nous avait tellement manqué. Vraiment s'il laisse les pépins physiques de côté, et qu'il s'adapte bien à une défense à 4, il peut être la bonne surprise et mettre Talbi sur la touche. Ce dernier est moins mauvais que sur les dernières sorties, mais toujours emprunté, à l'image de cet attaquant qui arrive à se retourner et à le mettre en difficulté trop facilement. Adjei par contre est vraiment spectral sur cette mi-temps : toujours pris dans son dos, toujours en retard, je ne crois pas qu'il ait gagné un ballon de la tête, et dans les duels à part reculer on ne le sent pas capable de proposer quelque chose. Quand on voit la différence entre lui et Laporte sur les frappes à 20 mètres... Au moins notre Julien se jette, se sacrifie pour gêner le tireur adverse.
Mention spéciale pour Mvogo, que j'ai trouvé plutôt bon jusqu'à ce but bizarre où on se demande s'il ne peut pas faire davantage. Ca ne doit pas éclipser sa bonne mi-temps, marquée par des sorties vraiment intéressantes, un très bon jeu long. Par contre, ce but démontre à mon sens que la communication et la sérénité c'est pas trop ça derrière.
J'espère que Pantaloni saura en tirer les leçons. On ne défend pas mieux parce qu'on met plus de défenseurs : on défend mieux parce qu'on arrive à construire un 11 cohérent capable d'amener l'adversaire sur nos points forts, où on peut le contrer. Nos points forts, en 343, c'est clairement l'intérieur du jeu où on a une meilleure densité, donc ça demande un énorme travail aux ailiers et aux milieux pour couper les transmissions longues sur les ailes. J'espère qu'on verra rapidement des ajustements dans les attitudes, car le système en soi n'est pas entièrement en cause ce soir : le souci vient davantage des joueurs qui doivent se réveiller, et proposer des solutions au porteur de balle pour mener le jeu vers l'avant.
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