Bon je vais pas revenir en détails sur toutes les conneries qu'il énonce d'entrée d'interview (pas là pour être aimé, lui le narcissique pathologique, le coup bien rôdé depuis Praud des "50 personnes qui contestent" dans un stade aux trois quarts vide - on tourne aux alentours de 8 000 spectateurs cette saison, etc...), mais plus particulièrement sur le centre de formation.
D'abord, pour comprendre que Kita n'y est strictement pour rien dans la réussite actuelle de certains jeunes du centre, il faut garder à l'esprit qu'un cycle au centre de formation, c'est 5 ans. Ca fait 3 ans et demie que Kita est là, et les seuls effets qui se font sentir, ce sont les effets destructeurs de sa politique (il est beaucoup plus facile et plus rapide de détruire que de construire). Si Fénillat a une part non-négligeable de mérite dans les réussites de ces joueurs, il s'est notamment beaucoup battu avec Bideau la saison passée pour ouvrir les yeux de Favard sur certains cas comme Carole, Ziani et Amisse n'y sont pas pour grand-chose. Tout au plus Amisse a-t-il permis à certains d'entre eux de se relancer en CFA2 cette saison, je pense notamment à Rodelin et Hanni qui n'étaient pas dans les plans de l'équipe première en début de saison. Et pour cause, cette équipe n'est là que depuis 6 mois ! Or en 6 mois, on ne fait strictement rien sur le plan global en termes de formation. C'est un battement de cils à l'échelle d'un centre.
Le plus clair, je pense, ce serait d'établir une chronologie de l'histoire récente du centre telle que je la connais, en rentrant un peu plus en détails sur les décisions de Kita qui ont directement ou indirectement pesé sur le devenir du centre de formation et de ses effectifs.
* an 2000 : Guy Hillion quitte Nantes. Recruteur en chef du centre de formation, c'est un personnage controversé à Nantes. Son réseau de recrutement était strictement nominatif, et le FC Nantes s'est retrouvé complètement aveugle à son départ. Du reste, si certains attribuent à son départ la chute du centre de formation, d'autres remettent en cause son recrutement et les résultats de ses dernières générations, ce qui poursuivra le FC Nantes pendant quelques saisons, avec notamment l'échec de la génération 2002, pourtant vainqueur de la Gambardella, mais peut-être plus apte à dominer les championnats jeunes qu'à produire de vrais bons pros...
Vincent Bracigliano, oncle de Gennaro, ancien milieu de terrain de Nantes formé à Metz dont il est un joueur emblématique, reprend le recrutement en main et entreprend de ré-implémenter, partout en France, des points et des journées de détection, mais tous liés, eux, au FC Nantes, et strictement au FC Nantes. C'est une première étape importante dans le renouveau de la formation nantaise.
* an 2001 : Denoueix, double vainqueur de la Coupe de France, champion de France en titre, le tout sur les trois dernières saisons, est viré. C'est une étape importante, le début d'une cassure grandissante entre équipe réserve et équipe première, et une chance de plus en plus réduite d'accéder à l'équipe première pour les jeunes du centre.
* 2003 : Amisse, qui avait succédé à Denoueix à la tête du centre, prend la suite d'Angel Marcos à la tête de l'équipe première. Le Dizet prend la tête du centre de formation.
* 2005 : Le Dizet succède à Amisse à la tête de l'équipe première. Laurent Guyot, ancien défenseur du FC Nantes, champion de France 1995, pré-convoqué en Equipe de France en 1992 avant une grave blessure au genou, et revenu au club en tant qu'éducateur en 2002, prend à son tour la tête du centre de formation. C'est le début du renouveau. Une nouvelle équipe est constituée : Fénillat, Moreau, Guyot prennent en charge les équipes jeunes. Les éducateurs sont formels : les générations actuelles sont médiocres, mais attention, les 90, 91, il y a du potentiel, vous allez voir ce que vous allez voir.
* 2006 : les 90-91 sont champions de France -16 (U17). C'est la génération des Carole, Hanni et Choubani, Baty, Bonnes, Lusinga, Barré, Négo, Sasso, Zelazny... Celle qui perce, et aurait dû percer, actuellement en équipe première.
* 2007 : Dassault vend le club. Dayan, super-héros des plans de sauvetages, et Gravelaine au recrutement, ont la charge de rendre le club vendable. Dimitri Payet, contre l'avis de Guyot qui compte bien l'associer à Vainqueur en équipe première, est vendu à Saint-Etienne pour rembourser Dassault, pour 5 millions d'euros.
Arrivée de Kita. "Le centre de formation est une coquille vide", "il n'y a personne de compétent dans la région pour s'occuper de la formation". Guyot, qui est un homme de conviction, est pour le moins mécontent. C'est le début d'un conflit personnel entre Kita et Guyot, Kita souhaitant comme à son habitude quand il arrive quelque part faire table rase et mandatant l'incompétent Larièpe pour auditer la formation nantaise et la réformer, Guyot de son côté se posant des questions et ne se voyant pas continuer à travailler à Nantes dans ces conditions.
En janvier, Bocundji Ca est prêté à Tours.
* vers mai 2008 : après des mois angoissants pour des formateurs qui ignorent leur futur, les formateurs sont tous prolongés... Pour un an. Kita fixe notamment comme objectif à Guyot la montée en CFA, en espérant probablement que l'objectif serait suffisamment élevé pour lui fournir un motif pour s'en débarrasser. Bocundji Ca est définitivement transféré à Tours pour 3 ans. Larièpe force Guyot à multiplier les contrats pros. Là où Guyot ne veut signer que Lusinga, Larièpe signe prématurément Hanni, Bonnes, Zelazny, Barré... Et deux autres qui m'échappent, pour 3 ans.
* vers mai 2009 : le sort des formateurs est scellé depuis un moment. Si Guyot part de son plein gré, ayant décidé de tourner la page FC Nantes, Moreau, Chaumin, Bazin, sont poussés dehors, s'entendent accuser de comploter avec Guyot et les contestataires contre Kita...
Pendant ce temps-là, les 90/91 sont en finale de Gambardella avec Moreau, et surtout frôlent l'accession en CFA avec Guyot pour leur première saison en adultes, la plupart étant surclassés. Frôlent seulement, notamment à cause, en fin de saison, d'un manque de soutien marqué de la part du groupe pro, supposément décidé par Kita, Babovic séchant même la CFA2 en tribune présidentielle à la Beaujoire aux côtés des Kita...
Les mômes tirent la langue, les blessures sont nombreuses, mais les formateurs et les supporters peuvent être fiers d'eux, c'est encore une belle saison.
* vers juin 2009 : conséquence directe des décisions de Kita et Larièpe, et alors que Favard est déjà conseiller du président, arrivée de Bonnevay à Nantes à la tête du centre de formation. Le dossier qu'il présente à Kita est un dossier de la FFF avec quelques autocollants dessus. Kita est convaincu.
De son côté, Favard fait venir Kamenar, et pousse le gardien camerounais N'Dy Assembe, formé au club, à la porte du FC Nantes. VA saute sur l'occasion. 6 mois plus tard, N'Dy est élu meilleur gardien des 6 premiers mois de L1, et fête ses premières convocations avec le Cameroun de Paul le Guen.
Pendant ce temps-là au centre de formation, Bracigliano est reclassé à la tête des U17, Mathieu Bideau, recruteur en région parisienne, prend la place de Bracigliano à la tête du recrutement du centre, Fénillat, 31 ans, prend la tête des U19. Kita-compatible ou pas, là où Kita passe, tout change et doit être estampillé "décision Kita".
juillet 2009 et quelques semaines : le centre de formation du FC Nantes découvre Jacky Bonnevay. "Educateur" brutal, notamment sur le plan moral, notablement incompétent, inconséquent, souvent en retard, n'hésitant pas à déplacer les entraînements des jeunes pour satisfaire à ses obligations médiatiques (notamment avec Ma Chaine Sport), il se mettra à dos une bonne partie des joueurs et la totalité des éducateurs du centre. Les joueurs sont insultés, subissent une gestion humaine à la paramilitaire, sont harangués sur le terrain (les termes de violer, de tuer, sont employés, etc), bref, ça passe pas du tout.
De grands espoirs comme Négo, Carole dont tout le monde pense qu'il est un des plus proches du contrat pro parmi les 91, sont rétrogradés en U19 alors qu'ils étaient titulaires en CFA2 la saison passée. Ils sont décrétés "nuls", ils entendent des choses très dures, y compris de la part du nouveau conseiller du président, Gilles Favard.
Bonnevay, quant à lui, en viendra même aux mains avec un jeune du centre dont je tairai le nom, fin 2009/début 2010, mais l'affaire sera étouffée car Bonnevay est déjà dans le collimateur de Favard et Kita junior, qui se penchent depuis quelques mois sur le centre de formation (et font apparemment leur boulot consciencieusement), et craint pour son avenir.
En janvier 2010 il semble clair que l'incompétence et l'iniquité des méthodes de Bonnevay sont connues, et bien connues, de la direction. Pourtant, rien ne bougera jusqu'en juin, des situations incompréhensibles dégénèrent et pourrissent, et pendant que les 91 ont encore la "chance" de pouvoir redescendre en U19 (avec une demi-finale de Gambardella et une finale du championnat de France U19 à la clé), les 90 sont bloqués avec Bonnevay en CFA2, où ils jouent peu ou mal, souvent dans des registres incompréhensibles : Hanni le 10 en récupérateur, Baty le 8 au pied gauche en or arrière-gauche remplaçant derrière Akouassaga - et il arrive encore à se montrer un des meilleurs joueurs sur le terrain lorsqu'il rentre -, des buteurs sur les ailes, un arrière-droit en pointe, ....
Ils sont nombreux les joueurs gâchés la saison passée par Bonnevay, qui n'ont pas eu leur chance pour faire leurs preuves au niveau adulte en CFA2 : Baty, Choubani qu'on a vus partir avec regrets, Carole qui s'est morfondu en U19 avec Négo et Trébel, ...
* vers mai 2010 : Fénillat présente son projet pour le centre de formation, soutenu par Favard. Kita est convaincu. En même temps après l'imposture Bonnevay, le challenge était pas très relevé pour Fénillat. Fénillat pose quelques conditions pour la saison prochaine : Favard doit dégraisser, il faut plus de fenêtres en équipe première pour l'accession au groupe pro des jeunes du centre. Favard est d'accord et se met au boulot.
Certains joueurs comme Carole se voient proposer la place de numero 2 par Favard, ce qui est une amélioration notable par rapport à la saison passée, en particulier pour ce joueur conspué par le même Favard un an plus tôt.
Mais on est loin d'une révolution encore : pour commencer la saison, le jeune Keita, joueur très brut de décoffrage et recruté la saison précédente, après une saison entre les mains de Bonnevay, est titulaire. Arrière-droit, ailier droit, milieu défensif... Comme sous Bonnevay en CFA2, difficile de trouver une place à cette boule de muscles sur le terrain, aussi dynamique soit-il. Lee lui aussi montre ses limites dans un registre d'ailier droit qui convient assez peu au Coréen malgré sa vitesse, après quelques mois pénibles en CFA2 et 3 bons mois sous Fénillat en U19, seulement.
Choubani, lancé par Gentili la saison précédente lors des dernières journées, se voit offrir un contrat d'un an, subitement retiré sans explication. Il quitte finalement le club et rejoint le SCO d'Angers. Son pote Hanni est poussé vers la sortie, avec virulence. Il est écarté y compris en CFA2 parce qu'il réclame sa dernière année de contrat pour accepter de partir. Kamenar est titulaire, et N'Dy est une fois de plus poussé vers la sortie dans un premier temps, Sochaux est intéressé. Négo est renvoyé en CFA2 au retour de sa campagne victorieuse au championnat d'Europe U19 avec l'Equipe de France. Vainqueur intéresse la Grèce, et n'est pas retenu. Faute d'offre satisfaisante, il est conservé mais n'entre pas vraiment dans les plans de l'équipe première dans un premier temps. Rodelin attend sa chance en CFA2, et attendra de longs mois.
Ceci pour les quelques cas les plus marquants parmi les joueurs qui se sont imposés en équipe première à un moment ou un autre, ou montrent un niveau de performances élevé en CFA2...
Voilà, c'est ça la contribution de Kita et Favard à la formation nantaise : quelques mois de retournements de veste et de réparation des dégâts qu'ils ont commis, et de longs moments à se gargariser devant des journalistes mal informés sur Nantes, et connaissant mal le sujet de la formation, de "leur" réussite avec la formation cette saison.
Le camouflet Carole n'est qu'une suite logique de tout ça, on aurait dû se couvrir depuis longtemps sur le cas Carole, son potentiel était évident depuis des années, et tout le monde s'y accordait encore la saison passée malgré sa saison médiocre jusqu'en février-mars, dont personne n'avait de mal à isoler les raisons.
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