"
Football nantais : son identité est bretonne", un article très documenté et
fondamental sur
http://www.anamzer.com/?p=4446.
Il aborde notamment l'inadmissible séparation de la Loire-Atlantique du reste de la Bretagne :
"Lorsqu’en 1902 est créé le Comité de Bretagne de Football, le Stade Rennais et le FC Nantais participent au premier championnat de Bretagne de l’histoire, dans une unité que l’Etat français va déconstruire.
La première séparation du football breton par l’Etat français, suivant un ordre de réorganisation régionale française dictée par l’autorité allemande, intervient en 1942. La Fédération Française de Football (FFF) est même mise devant le fait accompli dès 1941.
Pour Eugène Bocqueho, secrétaire général de la Saint-Pierre de Nantes, meilleur club nantais de l’époque et dont naîtra le FC Nantes, «
cette décision est un non-sens tant la Bretagne sud est facile d’accès. La Saint-Pierre, seul club nantais de division d’honneur, était assurée de faire de bonnes recettes avec les clubs bretons » ajoute t’il. «
On s’est fort ému à Rennes de la décision qui sépare la Loire-Inférieure de la Bretagne » écrit le journaliste de ‘’L’Ouest Eclair’’ André Maussion dans ‘’Football’’, «
A Nantes elle a soulevé d’unanimes et véhémentes protestations. »
Hervé Laudrin, directeur du CEP de Lorient, alors aussi en division d’honneur, qualifie cette décision de «
malheureuse et qui, espérons-le, n’est pas définitive. » François Château, Maire de Rennes, plaide pour sa part que «
la Bretagne est une réalité vivante. Vous ne la mutilerez pas sans la blesser. » La ‘’une’’ de ‘’L’Ouest Eclair’’ du 1er août 1941 est sans équivoque lors de la division civile : «
Bretagne indivisible ».
Alors, en l’espace de quelques semaines se forme un ‘’Comité d’Amis de la Bretagne’’, lequel entraîne bientôt plus d’une centaine de conseils municipaux à travers toute la Bretagne à adopter un voeu d’unification renouvelé : La société civile bretonne refuse la séparation. Tout cela en vain. Celle du football ne durera qu’entre l’été 1942 et l’automne 1944.
Le FC Nantes, fondé en 1943, connaîtra ses premiers pas professionnels avec dix bretons dans son effectif. Il montera au plus haut niveau en 1963 avec sept joueurs bretons, y rejoignant le Stade Rennais qui en compte presque autant cette saison là. Pour le journaliste Pierre Lautrey, l’un des fondateurs du club professionnel nantais, Nantes v. Rennes au stade Malakoff de Nantes est la « première manche du derby breton » 1963-64 en Division 1.
En 1967, après deux titres de champion de France et une coupe de la Ligue, le FC Nantes est à son zénith. Mais alors que le régime politique français a changé en 1940, 1944 puis ensuite 1958, sa volonté de diviser est restée intacte. Toujours sans consulter la population bretonne au sujet de sa propre unité territoriale, l’Etat français va encore forcer la FFF à séparer la Loire-Atlantique du reste de la Bretagne.
Ainsi, en 1967, La FFF décrit elle-même la décision de l’Etat français comme un véritable coup de force : «
Il est décidé de faire savoir à la direction des sports [du Ministère]
que la Fédération est prête à tenir compte des mesures qui lui sont ainsi imposées et qu’en conséquence le Bureau Fédéral proposera au Conseil National de mai de voter ces changements importants dans la délimitation des Ligues régionales. » [...]
Pour Mickaël Landreau, ex-gardien du FC Nantes originaire du Pays de Retz, jouer en équipe de Bretagne est une occasion de «
ne pas oublier d’où on vient. Ce qui me plait dans le discours [des organisateurs], c’est qu’il n’y a pas de forme de revendication, simplement le fait d’appartenir à une identité. Il y a une certaine fierté » déclarait-il lors de la rencontre Bretagne v. Mali du 28 mai 2013 à Carquefou / Kerc’hfaoù (Loire-Atlantique). Source : terristoires.info."