L'Équipe samedi 28 octobre 2017, p. 18
Waris, joker ou casse-tête ? Partant certain cet été, l'attaquant a finalement réintégré l'effectif lorientais. À lui de s'imposer au sein d'un groupe déjà performant. page 18
LAURENT GRANDCOLAS
Son but de la tête victorieux à Orléans (2-1), il y a huit jours, avait sonné comme un nouveau départ. Titulaire pour la deuxième fois d'affilée après la venue de Niort à Lorient (0-0) le 16 octobre, Majeed Waris (26 ans) était déjà entré trente minutes le 2 octobre au Havre (2-3). Plus de quatre mois après son dernier match avec les Merlus lors des barrages face à Troyes fin mai (1-2, 0-0).
Lorient relégué en L 2, Majeed Waris avait alors obtenu un bon de sortie. Retenu avec la sélection du Ghana partie aux États-Unis, il avait obtenu un rab de vacances, mais il avait fallu attendre début août pour le revoir au centre d'entraînement de Kerlic, alors que la reprise était fixée au 24 juillet. Certains responsables du club n'ont pas caché leur agacement face à son retard, surtout après avoir appris que cette rallonge avait été accordée par Alex Hayes, ancien vice-président.
"Pour Majeed, c'est comme pour les autres
Mickaël Landreau, le coach de Lorient
C'est dans ce climat quelque peu tendu que Waris, sous contrat jusqu'en 2020, a dû remettre en marche un corps visiblement en manque d'activité alors que son transfert traînait en longueur. Et même si des clubs anglais, allemands puis turcs ont pointé leur nez, le Ghanéen a dû se résigner à rester au FCL.
Tout au long de l'été, la direction du club est restée très discrète. Car le sujet est épineux. Le staff technique a dû gérer un joueur de qualité (29 buts en 72 matches de L 1), dont la valeur marchande représente un gros enjeu financier tout en ménageant un groupe déjà performant.
Mickaël Landreau, son entraîneur, ne souhaite pas s'exprimer sur l'épisode estival, mais l'ancien gardien n'a pas accordé de passe-droits à son attaquant, soucieux de l'équilibre global de son effectif : « Pour Majeed, c'est comme pour les autres. À partir du moment où on ne s'entraîne pas, il y a un passage obligatoire par une réathlétisation. Il a repris l'entraînement collectif en septembre parce qu'il était prêt. Et aujourd'hui, il est en concurrence. Pas plus, pas moins qu'avant. »
Waris semble vouloir faire les efforts, lui qui vient de s'inscrire à des cours de français, plus de trois ans après son premier passage dans l'Hexagone, à Valenciennes (janvier-mai 2014). « C'est un grand buteur. Il est revenu et se donne à fond, constate le défenseur Zargo Touré. Il va nous apporter beaucoup pour atteindre nos objectifs. »
Pour Lorient, ce sera de retrouver la Ligue 1 en juin. Pour Waris, ce sera d'être performant pour, ensuite, voler vers d'autres cieux, peut-être même dès cet hiver.
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