Sur les cyclistes malades et les produits autorisés:
Oui, de nombreux cyclistes, comme d'autres sportifs, souffrent d'asthme, essentiellement a l'effort. Il y a également des chances que ce soit le cas de vous et moi, simplement sans pratique d'un sport de haut niveau nécessitant une quantité maximale d'oxygène, on ne s'en rend pas forcément compte. C'est d'autant plus le cas lorsque les conditions sont difficiles, comme notamment lors d'un froid extrême, ainsi de nombreux sportifs en ski de fond souffrent d'asthme à l'effort, et de la même manière en été les probabilités sont également augmentées, notamment avec le pollen par exemple, ainsi que toutes les saloperies que l'on retrouve dans l'air, même sans être réellement allergique. En ce sens, on peut reconnaître le principe des AUT pour faciliter la respirations, afin de prévenir ou de traiter l'asthme d'effort. Cela se passera essentiellement avec du Salbutamol, ce a quoi a été contrôlé Froome, qui est administré par inhalation (la ventoline), généralement avant la course, plus rarement pendant. Seulement, le dopage lourd sauce 90s et 00s étant aujourd'hui probablement impossible, certaines équipes, et au premier rang la Sky, tentent d'utiliser ce genre de substances a la limite de la légalité afin d'optimiser les performances en les détournant de leur usage thérapeutique. (C'est ici le cas du Salbutamol, mais ça pourrait être le cas de toute substance a la limite entre l'autorisation et l'interdiction, au premier rang duquel les corticoïdes, avec toujours des symptômes plus ou moins fréquents pouvant justifiant une utilisation a usage thérapeutique). Comme le dit Merlus, a forte dose cela n'a plus du tout les mêmes effets. Si vous prenez une ou deux doses de Ventoline, ce que font les coureurs qui ont une telle AUT, l'effet sera thérapeutique afin de combattre l'asthme d'effort. Or, ce qu'a prise Froome, une dose 2 fois supérieure a la limite autorisée (déjà elle même permissive et couvrant largement les cas réels de surdosage, d'erreur, de négligence) ce n'est clairement pas une usage thérapeutique. Sur l'étape ou il s'est fait contrôler, il n'y avait de toute façon probablement pas besoin de ce traitement. Il pleuvait, ainsi toutes les particules présentes dans l'air étaient au sol. Et la dose est de toute façon trop haute pour qu'il puisse faire valoir la négligence, le surdosage... Lorsque Diego Ulissi s'était fait prendre, l'argument de la négligence n'avait pas pu être retenu. A une telle dose, ce n'est même pas certain qu'il l'ait pris par inhalation... Même une vidant le flacon on aurait du mal a atteindre ce taux. Il a sans doute utilisé une autre mode d'absorption. Clairement, cet argument ne passera pas, donc a moins qu'il en ait un plus convaincant, il ne devrait normalement pas échapper a une suspension, qui devrait être au moins égale a celle de Diego Ulissi (voire même, je l'espère supérieure, pour envoyer un message a tous ceux qui jouent avec ces produits semi-autorisés). Une suspension inférieure serait reconnaître qu'il y a négligence et non pas dopage, le cas récent concernant ceci étant Simon Yates, où une erreur du médecin avait été reconnue et justifiée. Ici, je ne vois pas comment il pourrait faire valoir ça. Après, a l'UCI et la nouvelle équipe en place de prendre ses responsabilités, et a ce stade, une absence de sanction, justifiée ou non serait un camouflet total et une acceptation de ces pratiques.
|