Je suis assez d'accord, sauf sur le cas Waris que je nuancerais un peu plus, puisqu'il s'est quand même révélé sur l'aile avec Casoni, alors qu'il était en grande difficulté seul en pointe dans le système de Ripoll. Cela dit, il aurait peut-être suivi la même trajectoire que celle des autres ailiers gauches de notre système, s'il était resté plus longtemps au club.
Pour Cabot, oui son souci c'est qu'il rentre trop dans l'axe, probablement dans la continuité de son match tonitruant contre Metz (je crois) où il marque deux buts et fait deux passes décisives. Visiblement, on s'est arrêtés sur ce match, alors qu'en réalité il s'agit plutôt d'une exception que de la règle (d'ailleurs de mémoire il marque sur un très beau double une-deux, preuve que pour passer dans l'axe il vaut mieux jouer collectif). Ce que je trouve dommage chez Cabot, c'est qu'on ne le voit plus dribbler intelligemment pour éliminer l'adversaire et aller centrer. Au lieu de quoi il tricote pour rien en multipliant les touches de balle inutiles, et il essaie systématiquement de rentrer dans l'axe. Quand il arrive à déborder (sans dribbler) son adversaire direct, il temporise au lieu de faire un centre, et attend systématiquement le retour d'un second défenseur qui vient verrouiller. Il avait l'habitude de dribbler dans la course, d'être redoutable sur de petits espaces, et surtout de savoir exploiter la profondeur sur son couloir. Aujourd'hui il ne fait plus valoir ces qualités, et j'ai l'impression de ne plus le voir aller provoquer en un contre un comme il le faisait à son arrivée chez nous. Au lieu de quoi attend, et essaie de passer entre deux ou trois défenseurs.
Wissa me semble être un joueur de percussion, et ses premiers matches sur l'aile ont été bons, mais le problème quand on joue avec un faux-pied, c'est qu'on limite cruellement ses options. Je n'ai pas souvenir d'avoir vu souvent Wissa venir percuter le long de la ligne pour délivrer un bon centre du gauche. Et on s'étonne ensuite que Hamel n'ait pas de ballons... C'était déjà le cas avec Bouanga, et j'ai l'impression qu'on reproduit exactement le même schéma : un joueur percutant et athlétique qui se révèle dans l'axe dans un autre club, que l'on repositionne en faux-pied à gauche chez nous, qui fait un bon début à son arrivée, puis qui s'éteint complètement et qui disparaît des radars. J'aimerais bien le voir en pointe, mais apparemment jouer avec deux attaquants complémentaires n'est pas à l'ordre du jour.
En ce qui concerne ACM, ça ne me dérange pas plus que ça d'avoir un meneur de jeu excentré comme on pouvait le voir avec Jouffre, mais on ne peut pas en avoir deux, sinon on n'a aucun jeu sur les ailes. Or c'est plutôt le fait d'aligner Cabot à droite en même temps qui pose souci, car on ne donne aucune amplitude à nos attaques, et on se retrouve trop souvent avec ACM et Cabot qui viennent s'empaler au milieu, privant le joueur au centre (Ponceau aujourd'hui) de solutions pour écarter. ACM n'est pas non plus un joueur de débordement, mais il peut désorienter un bloc adverse en rentrant dans l'axe, à condition que les autres joueurs bougent autour de lui pour créer du mouvement. Contre Troyes, il a souvent navigué autour de la surface sans trouver de solution à droite pour écarter, car tout le monde est statique, collé à son défenseur.
Mara a un peu les mêmes caractéristiques, avec une capacité à éliminer en un contre un qui l'amène à rentrer dans l'axe sur son pied droit. Je pense qu'il pourrait faire du bien à ce poste, mais pareil il lui faut travailler les centres du gauche pour alimenter les attaquants. Quant à Guel, j'ai cru lire qu'il avait beaucoup joué avant-centre, et ça se ressent, car il est incapable de percuter/déborder efficacement quand il est enfermé sur une aile.
Bref, cette pénurie d'ailiers est aggravée par les choix de l'entraîneur, qui persiste à essayer de passer en force dans l'axe plutôt que de jouer sur les ailes et de créer du mouvement. Les attaques sont stéréotypées, statiques, les contres sont mal menés, et si on tient le ballon contre Troyes, on voit que nos joueurs de couloir ont du mal à redescendre pour proposer des solutions dans leur zone. A priori, il n'y a pas mille solutions, car peu importe le dispositif dans lequel on évolue, peu importe les joueurs que l'on choisit d'aligner, la seule chose qui compte c'est de savoir s'ils ont pour consigne de manger la ligne de touche ou de rentrer systématiquement dans l'axe, de centrer sans hésiter ou d'attendre le retour du défenseur.
Or quand on y réfléchit bien, nos lacunes offensives et nos difficultés tactiques à exploiter les ailes n'ont pas changé d'un iota depuis l'arrivée de Landreau.
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