Chawax a écrit :
Je ne pense pas que le problème de la VAR soit le fait qu'elle soit monopolisée par l'arbitrage (d'ailleurs je comprends pas trop ce que ça veut dire).
Pardon ce n'était pas très clair en effet. En fait ce que je voulais dire c'est que l'outil a une dimension publique (on peut voir les ralentis, nous aussi, et juger des situations), alors que l'interprétation est - logiquement - donnée aux arbitres. Or on peut constater des erreurs d'arbitrage, comme il y en a toujours eu, mais cette fois ce ne sont plus des erreurs fondées sur une perception décalée (auparavant, ils n'avaient pas de ralentis, nous oui, donc on pouvait expliquer certaines décisions). Là, avec les mêmes images, les mêmes ralentis vus et revus cinquante fois sous tous les angles, les arbitres prennent toujours des décisions qui semblent aller à l'encontre du jeu et, pire, aller à l'encontre d'autres décisions arbitrales prises auparavant (dans le même match ou non) dans des cas similaires.
C'est donc très embêtant qu'en ayant le monopole de l'outil (logiquement) ils ne puissent pas être critiqués pour leur interprétation alors qu'on partage tous la même info. Quand il n'y avait pas la VAR, on pouvait légitimement dire "à vitesse réelle, il ne pouvait pas voir ceci ou cela", et donc leur pardonner certaines erreurs. Là, avec la VAR, cette ligne de défense est difficile à tenir, or le corps arbitral est toujours globalement allergique à la critique. On peut revenir sur certains cartons abusifs (même si c'est très rare), mais les conséquences des erreurs d'arbitrage sont inaltérables. Un pénalty accordé alors que la faute semble peu évidente, ou un pénalty non-accordé (comme contre Lille) alors que la main est nette, peuvent vraiment faire basculer un match. Et les arbitres n'assument aucune responsabilité par la suite.
Chawax a écrit :
Le problème c'est qu'elle est régulièrement utilisée à mauvais escient, que la VAR appelle souvent l'arbitre central pour des broutilles que personne n'a vues mais du coup celui-ci se sent presque obligé de valider l'avis de la VAR
Tout à fait, et on revient à la dimension humaine. La caméra ne fait que filmer, mais les arbitres dans le box n'ont visiblement aucune notion de ce qui constitue une erreur manifeste d'arbitrage ou non. La main de Laporte est mille fois moins visible que celle du Lillois contre nous, pourtant dans ce dernier cas, l'arbitre n'a même pas été invité à regarder les images. Et effectivement, l'arbitre devrait pouvoir consulter des images de situations vraiment litigieuses, et décider en son âme et conscience. Contre Saint-Étienne, il aurait légitimement pu dire après avoir passé trois minutes à regarder : "à vitesse réelle, je n'ai rien sifflé, et avec le ralenti, je vois qu'il y a un duel, mais je n'arrive pas à déterminer avec certitude qu'il y a faute, donc je reste sur ma décision" au motif que l'erreur n'est pas manifeste.