Un match frustrant, surtout quand on voit les dix minutes après qu'on ait égalisé : on aurait vraiment pu en marquer un second et inverser la tendance, car les Niçois n'y étaient pas.
Malheureusement, on est trop à peine défensivement, et le constat qui est fait sur Le Goff est récurrent depuis plusieurs saisons. Beaucoup trop juste pour tenir le rôle pleinement en L2, avec un apport offensif qui ne compense plus ses lacunes derrière. Quand on défend le point du nul dans notre situation, il faut se battre sur tous les ballons. Il ne l'a pas fait, mais je ne sais même pas s'il en assumera la responsabilité. J'ai l'impression qu'on se tourne rapidement vers le match suivant, sans forcément analyser ce qui n'allait pas.
Derrière, Mendes a fait une grosse partie je trouve, malgré quelques approximations. Sa combativité fait plaisir à voir, et notamment il a remonté les bretelles de Dreyer qui n'a pas voulu prendre un ballon dans ses 6m, et j'ai trouvé ça justifié (alors que d'habitude j'ai tendance à considérer que le gardien est mieux placé pour juger). Là, Dreyer n'avait que deux pas à faire, et Mendes avait intelligemment couvert le ballon... Mais notre gardien n'est pas en confiance, et cela se ressent sur chaque action, chaque sortie, chaque intervention. Il n'est pas impérial dans sa surface, et il ne rassure pas sa défense dans les situations chaudes.
De l'autre côté du spectre, on a vu un Jenz vraiment à la peine, qui ne justifie pas le prix de son salaire, et surtout qui ne semble pas montrer la hargne et l'envie de bien faire d'un mec relégué sur le banc à cause de prestations insuffisantes. Il se fait doubler dans la hiérarchie par un gars sorti de N2, et quand il a l'occasion de montrer quelque chose, il nous propose ça... C'est vraiment triste. Silva quant à lui est un peu le "Le Goff de droite" : léger défensivement, étrangement absent sur certaines actions (on dirait qu'il est convaincu que le ballon va sortir, et il ne va sur son adversaire que lorsque ce dernier le récupère), et trop timoré sur le plan offensif. Celui qui devait dynamiter notre couloir droit a fait long feu, et il prouve que dans un système à cinq ou à quatre derrière, il est trop léger à ce stade pour prétendre à une place de titulaire.
Au milieu, on a vraiment senti l'absence d'un joueur créatif, et sans doute qu'avec Le Fée dans le cœur du jeu on aurait vu de meilleures transmissions vers l'avant. Abergel a abattu un boulot incroyable (comment peut-il gagner autant de ballons de la tête ?), et il s'est donné sans compter pour tirer l'équipe vers le haut. Innocent a été un peu moins en vue, mais très précieux néanmoins pour stabiliser l'axe du terrain.
Nos joueurs offensifs ont beaucoup souffert, ils ont accompli un gros travail défensif, et ont semblé manquer de lucidité ou de qualité dans le dernier geste. J'ai pris le match trop tard pour juger décemment de la prestation de Soumano, mais il semble évident que ce n'est pas un ailier. Moffi m'a semblé dépassé en pointe, rarement décisif dans ses prises de balle, et régulièrement battu dans le jeu aérien. Il se révèle être davantage un joueur de profondeur, mais cela exige qu'on lui dépose de bons ballons. Koné était beaucoup plus à l'aise, car son profil lui permet d'exister dans le combat, et de conserver des ballons dos au but. Il a su se créer une belle occasion, mais il était loin du but et trop esseulé pour faire quelque chose. J'ai trouvé Laurienté très effacé, à l'exception de son but qui témoigne encore une fois que sa vraie place est sur une aile. Sur les phases offensives, il a eu beaucoup de mal à donner de la largeur à notre jeu, et j'ai le sentiment que les consignes de Pélissier ne lui permettent pas d'exprimer ses qualités. On dirait qu'il a pour tâche de rentrer dans l'axe pour libérer le couloir à Le Goff, mais ce dernier ne montant pas, ça crée un embouteillage inutile.
Boisgard a été beaucoup plus intéressant, avec des combinaisons efficaces dans l'axe, et quelques bons ballons distillés. Dommage qu'il n'ait pas plus de gaz, car on le sent lourd et incapable de déborder efficacement sur son aile. Par contre c'est un des rares qui a essayé de proposer des centres de manière régulière, et il a beaucoup contribué à mettre la défense niçoise sous pression dans notre temps fort.
En conclusion, j'ai l'impression qu'on a joué ce match pour ne pas le perdre, avec des joueurs qui n'avaient même pas envie de le gagner. Dans notre situation actuelle, on est trop fragiles pour se permettre de calculer, et même si les Niçois font un match très, très moyen, ils repartent avec les trois points. Ce n'est pas la première fois qu'on vit ce scénario cette saison, mais on semble incapables d'en tirer les leçons : quand on joue vers l'avant et qu'on essaie de gagner, on se donne une chance ; quand on joue vers l'arrière et qu'on essaie de ne pas perdre, on donne la chance à l'adversaire. Nice a su faire le job, et on leur a gentiment facilité la tâche, avec un pénalty très évitable (pourquoi Jenz ne tacle-t-il pas ?) et un deuxième but qui ré-interroge les limites de nos arrières latéraux.
Espérons que le calcul de Pélissier était bon, et qu'on prendra les trois points la semaine prochaine. On repart de Nice sans aucun point, mais également sans blessure apparente, et sans une avalanche de cartons. C'est peut-être le plus important à retenir cet après-midi.
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