Trois points qui font plaisir, mais que ce fut poussif !
On ne peut pas négliger le rôle qu'ont joué la chaleur et la pelouse, entre les appuis mal assurés et les ballons qui rebondissaient ou ralentissaient aléatoirement, mais ça n'explique pas tout. Beaucoup de joueurs semblaient à court physiquement, comme Abergel (très discret), Le Fée (complètement carbonisé à la fin du match), ou encore Kalulu (qu'on n'a que trop peu vu sur les phases offensives).
Dans les transmissions, on a souvent cherché à jouer long et à exploiter la profondeur sans grand succès, tandis qu'on a eu du mal à trouver nos attaquants de manière précise pour exploiter leur gabarit. Je n'ai pas compris le choix qui a été fait de tirer quasiment tous les six mètres vers Moffi et non vers Koné, bien plus disposé à prendre les ballons aériens et à les transmettre à un joueur plus rapide que lui. Outre le fait que Mvogo a été particulièrement imprécis dans l'exercice, on n'a jamais réussi à générer une bonne déviation, et pourtant on s'est échinés à jouer ainsi sans trop varier nos lancements de jeu. Paradoxalement, quand on a cherché à jouer court, on a vu de bonnes séquences, dont le but magnifique.
Du côté des satisfactions, Ouattara confirme ses belles promesses avec un but mérité sur une action de grande classe où on surclasse totalement la moitié de l'équipe corse. On aurait pu faire le break sur la copie conforme si la pelouse avait joué le jeu et permis à Ouattara de délivrer un meilleur centre. Malheureusement, on n'a pas vu beaucoup d'autres actions du genre, malgré la bonne volonté affichée par les joueurs.
Sur le plan tactique, le 442 n'a pas porté ses fruits à cause d'une très mauvaise utilisation des couloirs. Le fait de jouer avec deux ailiers en faux-pied n'a pas aidé à délivrer de bons centres (Le Bris a pourtant fait en sorte de redresser ses ballons), et on n'a jamais vraiment profité de la puissance de nos attaquants. Or le sacrifice s'est fait au milieu de terrain, avec un joueur en moins pour couper la première relance des Corses, qui en ont profité pour attaquer Abergel et Le Fée en surnombre. Je crois qu'en cherchant à élargir un peu le jeu, on aurait mis nos adversaires en difficulté, et on aurait limité les montées de leurs arrières (notamment leur arrière gauche qui a été très agressif).
Un changement aurait pu être apporté dans les consignes, en invitant Koné à décrocher pour occuper la zone du 6 adverse, gêner un peu la relance, mais aussi exploiter son jeu dos au but pour appuyer la remontée du ballon dans les zones axiales. Au lieu de quoi, on s'est retrouvés un peu coincés avec un no man's land entre Le Fée et la paire devant, qui nous a contraint à jouer long devant. Il nous a manqué un point d'appui (un attaquant en décrochage) pour pouvoir réorienter le jeu vers les ailes de manière plus aisée. Le choix tactique n'était pas mauvais en soi, mais l'animation était assez pauvre avec trois ou quatre joueurs quasiment alignés avec la défense adverse sans chercher à combiner. On a été bien meilleurs en deuxième période, avec des décrochages de Koné bien plus intéressants, qui ont largement facilité les transitions offensives.
Défensivement, on a bien cadré les Corses qui n'ont cadré leur première frappe que dans les 20 dernières minutes, et qui ont été très maladroits dans l'avant-dernier geste. On s'en sort relativement bien, mais on sent que la défense doit encore travailler sur les automatismes. On n'est pas assez tranchants dans les interventions, on manque d'efficacité dans les dégagements, et de solutions pour les relances. A chaque fois qu'on joue long, on prend une nouvelle vague dans la foulée, ce qui impose aux milieux de fournir encore plus d'efforts pour se démarquer. Cela revient au problème physique. A-t-on manqué de jus pour faire mieux ? A-t-on eu peur de la pelouse et d'éventuelles erreurs techniques ? La marge de progression est importante, mais les motifs de satisfaction sont nombreux, notamment sur les quelques phases offensives bien maîtrisées. A nous d'essayer de reproduire ces séquences de manière plus régulière, et pas uniquement contre des équipes qui ouvriront le jeu.
|